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Point de vue : l'Automobile européenne, le réveil tardif d’un géant endormi
 

 

 

Automobile
 

de Michel Lechevallier

 

🚗 L’automobile européenne : le réveil d’un géant endormi

Après des années d’aveuglement stratégique, l’industrie automobile européenne mesure l’ampleur de son retard face à la Chine. La faute n’est pas étrangère : elle est d’abord européenne. Les solutions existent — à condition de renouer avec la vision à long terme et l’intelligence économique qui ont jadis fait la force du Vieux Continent.

 

L’industrie automobile européenne, jadis symbole de puissance et de savoir-faire, traverse une crise profonde. En France, la production a reculé de 28 % en cinq ans, soit un million de véhicules et plus de 40 000 emplois supprimés. Dans le même temps, la Chine a multiplié sa production par vingt-cinq et s’impose sur le marché européen, où elle pourrait atteindre 30 % de part de marché d’ici 2035.

 

Mais l’erreur serait de n’y voir qu’une menace extérieure. Le mal est interne : l’Europe a perdu sa capacité à penser et à agir stratégiquement. Là où la Chine, la Corée ou le Japon planifient sur vingt ans, l’Union européenne s’enlise dans les règlements, l’instabilité fiscale et les décisions court-termistes. Résultat : une désorganisation industrielle et un affaiblissement de la compétitivité.

 

Les dirigeants de Renault, Stellantis, Valeo, Forvia ou Mercedes-Benz ne se contentent pas de dresser ce constat ; ils proposent des solutions concrètes. Simplifier les normes, adopter la neutralité technologique pour ne pas exclure les hybrides et prolongateurs d’autonomie, soutenir la relocalisation avec un contenu européen d’au moins 75 %, et surtout, planifier à long terme. Tous rappellent que les ingénieurs européens ont le savoir-faire — encore faut-il leur donner la liberté et le temps d’agir.

 

L’Europe a négligé l’intelligence économique, cette capacité à observer, anticiper et protéger ses intérêts. Elle a abandonné ses positions dans le raffinage des métaux rares, les batteries et les logiciels embarqués, au point de dépendre massivement de la Chine.

 

Pourtant, tout n’est pas perdu. L’intelligence artificielle révolutionne déjà la production et la R&D. Des start-up européennes innovent dans l’électrification, et le retour annoncé d’une voiture électrique compacte à 15 000 € pourrait marquer un tournant.

 

La faute n’est pas à la Chine : elle est à une Europe qui a cessé de se projeter. Redevenir une puissance industrielle suppose de renouer avec la vision, la constance et la veille stratégique.

Le réveil est tardif — mais pas impossible.

 

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