Le Rôle de l’IA dans les campagnes informationnelles article de Thomas Delorme et Bruno Courtois.
 

Voici un excellent article que je vous invite à lire dans sa globalité dans la revue « Les Grands Dossiers de Diplomatie » Aout Septembre 2025.
 

Résumé de Michel Lechevallier, Secretaire General d'IESF IdF

L’article explique comment l’intelligence artificielle, surtout générative, fait changer d’échelle la guerre de l’information en accélérant la création, la diffusion et l’amplification de contenus conçus pour fragiliser le moral, semer le doute et subvertir les sociétés. En abaissant les barrières technologiques, elle démocratise des capacités offensives et accentue l’asymétrie entre espaces ouverts soumis au pluralisme et environnements autoritaires fermés. Les coûts d’entrée chutent pour tous désormais.  

Après l’ère du ciblage algorithmique illustrée par Cambridge Analytica, les modèles génératifs produisent en quelques minutes articles, images, voix de synthèse et codes d’automatisation qui saturent les plateformes via des réseaux de bots. Des opérations récentes — Pravda-network/Portal Kombat, “Overload”, campagnes contre les JO de Paris 2024 — témoignent d’une industrialisation de la désinformation et d’un “LLM grooming” visant à contaminer les modèles eux-mêmes pour infléchir leurs réponses. La montée des deepfakes et des essaims d’agents autonomes renforce encore cette capacité de nuisance.  

La France est présentée comme cible prioritaire dans un contexte de compétition géopolitique ; des narratifs hostiles ont cherché à discréditer des actifs nationaux (ex. Rafale) et à saper la confiance publique. Le risque informationnel s’est hissé en tête des menaces globales en 2025, au-delà des seules échéances électorales.  

L’IA constitue aussi une partie de la riposte : détection automatisée de signaux faibles, analyse émotionnelle et d’authenticité, fusion multisource, marquage des contenus synthétiques et génération de contre-narratifs. La Revue nationale stratégique 2025 réaffirme la centralité de la lutte informationnelle et la nécessité d’une souveraineté technologique.  

Enfin, l’auteur souligne que l’IA s’est immiscée dans nos usages quotidiens (assistants, recommandations), augmentant la surface d’attaque ; les algorithmes des plateformes et certaines dépendances extra-européennes ajoutent une dimension géopolitique. L’enjeu est d’encadrer et maîtriser l’IA pour renforcer la résilience cognitive face à une “IA corrompue” exploitant vitesse, vraisemblance et automatisation.